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AIR DE JEUX
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Rebonjour l’ami Alain
Une photo qui pour moi évoque nos jeux d’enfants, ça m’interpelle au départ, car l’enfant en nous, c’est notre âme, et le jeu, y compris la danse, c’est la Loi de l’Univers, du moins selon certains sages et écrits anciens : le Dieu Shiva danse et entraîne l’Univers dans sa danse
Un auteur ici sur RP vient de nous présenter une admirable série de photos sous le titre « Les Paradis perdus ».
Je crois que ta photo évoque aussi les paradis perdus, mais sous un tout autre angle. Car c’est un Eden que tu nous présentes ici avec juste un petit indice de fuite, d’expulsion du Paradis : ton personnage de droite qui se détourne de la musicienne et ainsi pointe vers une sortie de l’image et du Paradis.
La thématique de l’enfance, y compris les jeux d’enfants, a été abordée par de nombreux poètes, notamment ici au Québec, par Émile Nelligan et Hector de Saint-Denys-Garneau.
Voici un extrait d’un poème de Saint-Denys-Garneau, tiré de son recueil « Regards et Jeux dans l’Espace » :
« Je ne suis pas bien du tout assis sur cette chaise
Et mon pire malaise est un fauteuil où l'on reste
Immanquablement je m'endors et j'y meurs.
Mais laissez-moi traverser le torrent sur les roches
Par bonds quitter cette chose pour celle-là
Je trouve l'équilibre impondérable entre les deux
C'est là sans appui que je me repose. »
Et encore :
Le Jeu
« Ne me dérangez pas je suis profondément occupé
Un enfant est en train de bâtir un village
C'est une ville, un comté
Et qui sait
Tantôt l'univers.
Il joue
Ces cubes de bois sont des maisons qu'il déplace
et des châteaux
Cette planche fait signe d'un toit qui penche
ça n'est pas mal à voir
Ce n'est pas peu de savoir où va tourner la route
de cartes
Ce pourrait changer complètement
le cours de la rivière
À cause du pont qui fait un si beau mirage
dans l'eau du tapis
C'est facile d'avoir un grand arbre
Et de mettre au-dessous une montagne pour
qu'il soit en haut.
Joie de jouer! paradis des libertés!
Et surtout n'allez pas mettre un pied
dans la chambre
On ne sait jamais ce qui peut être dans ce coin
Et si vous n'allez pas écraser la plus chère
des fleurs invisibles
Voilà ma boîte à jouets
Pleine de mots pour faire de merveilleux
enlacements
Les allier séparer marier
Déroulements tantôt de danse
Et tout à l'heure le clair éclat du rire
Qu'on croyait perdu
Une tendre chiquenaude
Et l'étoile
Qui se balançait sans prendre garde
Au bout d'un fil trop ténu de lumière
Tombe dans l'eau et fait des ronds.
De l'amour de la tendresse qui donc oserait en douter
Mais pas deux sous de respect pour l'ordre établi
Et la politesse et cette chère discipline
Une légèreté et des manières à scandaliser les
grandes personnes
Il vous arrange les mots comme si c'étaient de
simples chansons
Et dans ses yeux on peut lire son espiègle plaisir
À voir que sous les mots il déplace toutes choses
Et qu'il en agit avec les montagnes
Comme s'il les possédait en propre.
Il met la chambre à l'envers et vraiment l'on
ne s'y reconnaît plus
Comme si c'était un plaisir de berner les gens.
Et pourtant dans son oeil gauche quand le droit rit
Une gravité de l'autre monde s'attache à la feuille
d'un arbre
Comme si cela pouvait avoir une grande importance
Avait autant de poids dans sa balance
Que la guerre d'Éthiopie
Dans celle de l'Angleterre. »
(Hector de Saint-Denys Garneau, Regards et jeux dans l'espace, 1937)
En ce qui concerne la colorimétrie de ta photo, je verrais peut-être un petit rajustement, notamment dans les rouges. Voici ma suggestion, comme toujours sous toutes réserves. De gustibus et coloribus… À toi d’en décider :
Merci pour ce partage
Une autre de tes photos qui m’a questionné
François
Une photo qui pour moi évoque nos jeux d’enfants, ça m’interpelle au départ, car l’enfant en nous, c’est notre âme, et le jeu, y compris la danse, c’est la Loi de l’Univers, du moins selon certains sages et écrits anciens : le Dieu Shiva danse et entraîne l’Univers dans sa danse
Un auteur ici sur RP vient de nous présenter une admirable série de photos sous le titre « Les Paradis perdus ».
Je crois que ta photo évoque aussi les paradis perdus, mais sous un tout autre angle. Car c’est un Eden que tu nous présentes ici avec juste un petit indice de fuite, d’expulsion du Paradis : ton personnage de droite qui se détourne de la musicienne et ainsi pointe vers une sortie de l’image et du Paradis.
La thématique de l’enfance, y compris les jeux d’enfants, a été abordée par de nombreux poètes, notamment ici au Québec, par Émile Nelligan et Hector de Saint-Denys-Garneau.
Voici un extrait d’un poème de Saint-Denys-Garneau, tiré de son recueil « Regards et Jeux dans l’Espace » :
« Je ne suis pas bien du tout assis sur cette chaise
Et mon pire malaise est un fauteuil où l'on reste
Immanquablement je m'endors et j'y meurs.
Mais laissez-moi traverser le torrent sur les roches
Par bonds quitter cette chose pour celle-là
Je trouve l'équilibre impondérable entre les deux
C'est là sans appui que je me repose. »
Et encore :
Le Jeu
« Ne me dérangez pas je suis profondément occupé
Un enfant est en train de bâtir un village
C'est une ville, un comté
Et qui sait
Tantôt l'univers.
Il joue
Ces cubes de bois sont des maisons qu'il déplace
et des châteaux
Cette planche fait signe d'un toit qui penche
ça n'est pas mal à voir
Ce n'est pas peu de savoir où va tourner la route
de cartes
Ce pourrait changer complètement
le cours de la rivière
À cause du pont qui fait un si beau mirage
dans l'eau du tapis
C'est facile d'avoir un grand arbre
Et de mettre au-dessous une montagne pour
qu'il soit en haut.
Joie de jouer! paradis des libertés!
Et surtout n'allez pas mettre un pied
dans la chambre
On ne sait jamais ce qui peut être dans ce coin
Et si vous n'allez pas écraser la plus chère
des fleurs invisibles
Voilà ma boîte à jouets
Pleine de mots pour faire de merveilleux
enlacements
Les allier séparer marier
Déroulements tantôt de danse
Et tout à l'heure le clair éclat du rire
Qu'on croyait perdu
Une tendre chiquenaude
Et l'étoile
Qui se balançait sans prendre garde
Au bout d'un fil trop ténu de lumière
Tombe dans l'eau et fait des ronds.
De l'amour de la tendresse qui donc oserait en douter
Mais pas deux sous de respect pour l'ordre établi
Et la politesse et cette chère discipline
Une légèreté et des manières à scandaliser les
grandes personnes
Il vous arrange les mots comme si c'étaient de
simples chansons
Et dans ses yeux on peut lire son espiègle plaisir
À voir que sous les mots il déplace toutes choses
Et qu'il en agit avec les montagnes
Comme s'il les possédait en propre.
Il met la chambre à l'envers et vraiment l'on
ne s'y reconnaît plus
Comme si c'était un plaisir de berner les gens.
Et pourtant dans son oeil gauche quand le droit rit
Une gravité de l'autre monde s'attache à la feuille
d'un arbre
Comme si cela pouvait avoir une grande importance
Avait autant de poids dans sa balance
Que la guerre d'Éthiopie
Dans celle de l'Angleterre. »
(Hector de Saint-Denys Garneau, Regards et jeux dans l'espace, 1937)
En ce qui concerne la colorimétrie de ta photo, je verrais peut-être un petit rajustement, notamment dans les rouges. Voici ma suggestion, comme toujours sous toutes réserves. De gustibus et coloribus… À toi d’en décider :
Merci pour ce partage
Une autre de tes photos qui m’a questionné
François
- Dmargeur
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miguelcervantes a écrit :
En ce qui concerne la colorimétrie de ta photo, je verrais peut-être un petit rajustement, notamment dans les rouges.
François
La remarque de François est juste concernant la colorimétrie de ta photo.
Je me demande si tu ne l'as pas voulu comme cela car cette "Aire de jeux" se trouve dans un environnement très particulier : improvisé et provisoire comme ceux des enfants des gens du voyage; le père Noël n'est pas passé par là mais l'imagination des enfants fait le reste comme dans le poème "Le jeu" cité par François.
Ta photo questionne aussi sur l'enfance
Tout est ART ?
- ALAINPHOTOCANON
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miguelcervantes a écrit : Rebonjour l’ami AlainDmargeur a écrit :miguelcervantes a écrit :
En ce qui concerne la colorimétrie de ta photo, je verrais peut-être un petit rajustement, notamment dans les rouges.
François
La remarque de François est juste concernant la colorimétrie de ta photo.
Je me demande si tu ne l'as pas voulu comme cela car cette "Aire de jeux" se trouve dans un environnement très particulier : improvisé et provisoire comme ceux des enfants des gens du voyage; le père Noël n'est pas passé par là mais l'imagination des enfants fait le reste comme dans le poème "Le jeu" cité par François.
Ta photo questionne aussi sur l'enfance
Pour la colorimétrie j'ai essayé de me rapprocher du rendu que fait WES ANDERSON
Pas évident à reconstituer
Merci.
- JL62
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Un regard particulier et tendre sur l'enfance de ceux qui sont mal desservis par la vie.
La colorimétrie me gène un peu mais c'est affaire de goût.
La colorimétrie me gène un peu mais c'est affaire de goût.
Amicalement - JeanLouis
- ALAINPHOTOCANON
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JL62 a écrit : Un regard particulier et tendre sur l'enfance de ceux qui sont mal desservis par la vie.
La colorimétrie me gène un peu mais c'est affaire de goût.
La gamine à droite s'amuse avec le gavier du sol .
Merci.
- miguelcervantes
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ALAINPHOTOCANON a écrit : Pour la colorimétrie j'ai essayé de me rapprocher du rendu que fait WES ANDERSON Pas évident à reconstituer
Merci.
Merci, Alain, de m’avoir fait connaître cet artiste, Wes Anderson, dont j’apprécie le style pictural :
« Wes Anderson a un goût pour la symétrie, les couleurs pastel, souvent voyantes et l'esthétique rétro. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Wes_Anderson
Je crois noter en effet qu’il y a dans ses images une dominante rougeâtre, qui me rappelle certaines vieilles photo de type Polaroid (« esthétique rétro ») :
J’ai cru remarquer aussi que Wes Anderson est un cinéaste et que ses photos sur le Net sont des « stills » tirés de ses films.
Le choix d’une dominante rougeâtre dans ses images me semble dû à son souci de produire une ambiance cohérente et nostalgique d’une image à l’autre dans ses œuvres cinématographiques.
Je n’ai jamais vu aucun des films de Wes Anderson, dont je ne connaissais même pas le nom. Mais j’adhère a priori à sa démarche, au vu des quelques images que j’ai pu voir sur le Net.
Ce que je crois enfin remarquer, c’est qu’ici sur RP les membres ont tendance à préférer des couleurs naturalistes.
À mon avis, tout dépend de chaque photo. Une dominante chromatique, voire irréaliste, me semble souvent bienvenue, selon l’intention et la vision de l’auteur.
En ce qui concerne Wes Anderson, la colorimétrie me semble n’être qu’une dimension de ses images, parmi bien d’autres. J’y vois en outre un souci d’ordre et de minimalisme. Certaines de ses images me rappellent notamment des tableaux du peintre canadien Alex Colville.
Sans avoir vu les films de Wes Anderson, je dirais qu’ils nous plongent dans un univers poétique et onirique, loin de la réalité prosaïque, optique et objective. Une approche de la photo et du cinéma que j’apprécie beaucoup.
Comme je l’ai souvent dit ici sur RP, la photographie est à mon avis une technique qui peut être exploitée selon différentes perspectives. Certaines photos visent à témoigner de la réalité prosaïque, optique et objective. D’autres visent à « envoûter » le regard.
J’ai tendance à préférer les images envoûtantes. Mais ce n’est que ma préférence. J’apprécie aussi les photos qui témoignent fidèlement de la réalité prosaïque, optique et objective en tant que précieux documents.
En ce qui concerne l’envoûtement, tout y va pour moi de la cohérence interne de l’image, de son pouvoir de captiver le regard, de le faire circuler sans fin à l’intérieur de l’image en tant qu’objet de contemplation.
Lorsque je choisis une image, un tableau, une photo pour l’exposer sur un mur chez moi, c’est toujours parce que j’y trouve une fenêtre sur un Idéal : un objet de contemplation et de méditation.
Il y a bien des photos que je trouve remarquables. Celles que j’expose chez moi, sur mes murs, sont toujours des objets de contemplation, des fenêtres ouvertes sur un Idéal, un rêve.
Je suis d’avis que les grands peintres et les grands photographes ont toujours été reconnus par le pouvoir de séduction de leurs images.
Encore une fois merci à toi Alain de partager ici avec nous ton regard et tes explorations.
François
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Je suis attiré par ce rendu particulier et ne peut l'expliquer , une sorte d'euphorie passagère et une curiosité inhabituelle ;
https://www.google.fr/search?newwindow= ... uk1vk,st:0
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- miguelcervantes
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ALAINPHOTOCANON a écrit : Je suis attiré par ce rendu particulier et ne peut l'expliquer , une sorte d'euphorie passagère et une curiosité inhabituelle ;
https://www.google.fr/search?newwindow= ... uk1vk,st:0
« Va, petit mousse où le vent te pousse »
Le vent qui pousse, Alain, c’est ce que j’appelle la « nécessité intérieure ».
Je pense que tout artiste doit être fidèle à sa « nécessité intérieure » au-delà de toutes les critiques et tous les commentaires.
Il y va de l’authenticité.
Accroche-toi à ta voile, mon ami!
François
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Tel Jacques Cartier vie de réussites et de défaites je m'accroche à la barre face au vent violent voulant atteindre un monde meilleur ,je m'échappe de ce monde fait de mensonges et de violences dans mes images représentatives que le créateur a voulu que je sois ainsi ,tu sera celui là , un maillon de la chaîne parmi tant d'autres pour créer partager .bas toi camarade la vie ne te fera pas de cadeaux c'est à toi de faire pour le meilleur .
Merci Miguel du Canada grâce à Jacques tout cela est possible
Merci Miguel du Canada grâce à Jacques tout cela est possible
- miguelcervantes
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ALAINPHOTOCANON a écrit : Tel Jacques Cartier vie de réussites et de défaites je m'accroche à la barre face au vent violent voulant atteindre un monde meilleur ,je m'échappe de ce monde fait de mensonges et de violences dans mes images représentatives que le créateur a voulu que je sois ainsi ,tu sera celui là , un maillon de la chaîne parmi tant d'autres pour créer partager .bas toi camarade la vie ne te fera pas de cadeaux c'est à toi de faire pour le meilleur .
Merci Miguel du Canada grâce à Jacques tout cela est possible
François
- Pac41
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La correction colorimétrique est justifiée me semble-t-il. Un petit regret qu'au moins un de deux enfants ne te regarde pas, ils semblent guetter un autre point d'intérêt et on voudrait savoir quoi ou qui. Une scène de vie plutôt ordinaire pour ces jeunes gens du voyage mais toujours un peu regrettable à mes yeux de sédentaires bien installé.
- ALAINPHOTOCANON
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Pac41 a écrit : La correction colorimétrique est justifiée me semble-t-il. Un petit regret qu'au moins un de deux enfants ne te regarde pas, ils semblent guetter un autre point d'intérêt et on voudrait savoir quoi ou qui. Une scène de vie plutôt ordinaire pour ces jeunes gens du voyage mais toujours un peu regrettable à mes yeux de sédentaires bien installé.
une regarde sa soeur et l'autre regarde les cailloux quelle amasse en un petit tas .
merci.
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